VISITE DE CHARLES IX À AIGUEPERSE

Préparatifs  pour l’entrée de Charles IX à Aigueperse(3 avril 1566)                    

« Faire nettoyer toutes les rues, à commencer depuis la Recluse jusqu’au devant de la halle de la porte des Oulles. Les dits consuls ordonneront à chacun des habitants de se préparer à recevoir en leurs maisons les étrangers les plus honnêtement que faire se pourra. Et aussi de tapisser de tapisseries honnêtes ou de linges bien blancs le devant de leurs maisons, des deux côtés de la grand rue, depuis la porte de la Chaussade jusqu’à la porte des Oulles. Que ceux qui sont aisés seront tenus de tapisser le devant des maisons de leurs voisins qui n’auront le moyen de ce faire, pour l’honneur de leur prince et de ladite ville. On remplira les vides des pavés avec des graves ou avec de la terre sèche. On fera ôter les fumiers depuis la Recluse jusqu’à ladite porte. Jean Mathieu, consul, demeure chargé de faire fournir le foin et l’avoine et cherchera six poinçons de bon vin pour faire présent à leurs majestés.

« Pour l’entrée, les consuls seront revêtus de leurs meilleures robes noires avec chacun un chapeau de satin. Les six valets de ville seront vêtus chacun d’une robe de la couleur et livrée de la ville et d’un bonnet rouge. On blanchira les quatre grandes clés de la ville qu’on attachera avec un cordon de soie de la couleur du roi, qui est blanc, bleu et incarnat.
Il est enjoint à chacun des habitants qui sont conseillers, et à tous autres qui ont commodité de se mettre à cheval, qu’ils soient habillés honnêtement.

« Les consuls prendront le dais au-dessous de la porte de la Chaussade et l’apporteront dessus le roi. Les armoiries du roi seront placées au-dessus des portes de ladite ville, à main droite celles de la reine, et à main gauche celle de Monsieur, frère du roi, et celles Monseigneur [Louis III de Bourbon, seigneur d’Aigueperse] au-dessous du milieu des trois, et celles de la ville aux pieds de mondit seigneur. Les petits enfants de ladite ville auront une banderole de taffetas blanc et bleu et crieront à l’entrée du roi « Vive le roi. »

Source : Laurent Bourquin, La France au XVIe siècle, Belin, p. 194.