aigueperse-jacquemarts
Beffroi et Jacquemarts

L’Hôtel de ville d’Aigueperse

L’édifice actuel fut construit pour servir de monastère aux religieuses ursulines, sur l’emplacement occupé par les ruines de l’ancien collège qui fut détruit pendant les guerres de la ligue. En 1579 les consuls d’Aigueperse acquirent de Michelle Begon, veuve de Pierre Gilhard, une maison au quartier du bourg pour y bâtir un collège destiné à l’instruction de la jeunesse. Louis III de Bourbon promit 66 écus de rente pour son entretien et 30 pieds d’arbres de chêne pour aider à sa construction. Le 27 décembre 1650 la ville abandonna aux religieuses ursulines l’emplacement et les débris de ce collège, et les autorisa à se servir des matériaux pour la construction du nouvel édifice qui fût bâti sous les auspices de Mademoiselle d’Orléans (La Grande Demoiselle). Vendu en 1792 comme bien national à Mathieu-Marie Gilhard, membre de la municipalité, il fut cédé par lui à la ville le 17 février 1802.

De larges escaliers parallèles, en lave de Volvic de construction moderne (1827), donnent accès à une belle galerie claustral ajourée d’arcades en cintre sur pilastres et à voûte en arc de cloître, qui règne sur toute la longueur tant de la façade que des retours. Il était jadis décoré de peintures murales. On y voit encore d’élégantes niches à coquille.

Le Beffroi

La tour carrée couronnant la portique d’entrée de l’Hôtel de Ville a été construite de 1794 à 1798 ainsi que deux pavillons qui lui sont annexés. Cette tour fut bâtie spécialement pour recevoir une horloge acquise comme bien national et qui provenait de la Chartreuse de Port-Sainte-Marie, près de Pontgibaud, où la ville d’Aigueperse en fit l’acquisition en 1791, lors de la démolition de ce couvent.

L’horloge actuelle actionne trois jacquemarts. Celui qui est devant est chargé de sonner les quarts et les demies sur les deux petites cloches ; les deux autres, armés d’un fort marteau, frappent à tour de rôle sur la grosse cloche, pour sonner les heures.

Le célèbre conventionnel Couthon avait reçu une délégation l’invitant à venir présider la fête d’inauguration du bâtiment et des fontaines situées de part et d’autre du clocheton. L’arrivé du 9 thermidor lui fut fatal. Cinq jours après qu’il eût la tête tranchée, la commune et le comité de surveillance, révisant leurs sentiments à son égard, envoyèrent à la convention une adresse pour la féliciter d’avoir mis fin à la conspiration et à la tyrannie de Robespierre et Couthon.

Source : F. Bérillon , Notice historique sur Aigueperse et le Canton (1944)

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