La sortie d’automne 2025 de l’Association culturelle d’Aigueperse et ses environs (ACAE) a eu comme destination le Dauphiné d’Auvergne. Ce territoire a pris ce nom suite à son passage dans le giron des Bourbon-Montpensier, lors du mariage en 1426 de Louis Ier de Bourbon avec Jeanne Dauphine d’Auvergne.
Au plateau de Pardines, la traditionnelle photo de groupe.
Partis en covoiturage depuis Aigueperse, le premier arrêt, à l’ouest d’Issoire, fut pour les hauteurs du village de Pardines. Du haut du plateau de la Chaux de Pardines on découvre le beau paysage du Dauphiné d’Auvergne. Bernard Boulin y prit la parole pour décrire un phénomène géologique qui s’est transformé en catastrophe sur ce lieu même. En 1713, une source du village s’est tarie. Les habitants du lieu ignoraient que l’eau s’infiltrait désormais sous le village, entre l’argile et la roche. Vingt ans plus tard, lors des feux de la Saint-Jean, les maisons de la moitié du village commencèrent à s’ébouler. Miracle : il n’y eut aucune victime, car la population se trouvait assemblée autour des feux. Seule une vieille dame était restée chez elle, mais elle put quitter son lit à temps. On appelle ce phénomène géologique une solifluxion.
Les fresques de Tristan et Yseult du château de Saint-Floret.
La deuxième visite fut pour Saint-Floret, Petite Cité de Caractère, avec son château et ses extraordinaires fresques de Tristan et Iseult. Le guide donna accès à l’étage supérieur des appartements privés dont la qualité des sculptures des cheminées et la présence d’une salle de bain laissent deviner un certain confort de l’espace de vie des seigneurs.
En fin de matinée, l’Association de sauvegarde de l’église de Colamine-sous-Vodable attendait le groupe pour la découverte des lieux. Toujours entourée de son cimetière, ce prieuré clunisien, trésor de l’art roman auvergnat, cache des richesses insoupçonnées dont sept statues de bois à l’effigie d’une Vierge en majesté, de saint Antoine, saint Roch, saint Barthélémy, saint Alyre, sainte Madeleine et d’une Vierge mère.
Mègemont.
Après le repas pris dans la salle des fêtes du village de Chassagne, ce fut au tour des Amis de l’abbaye de Mègemont de faire découvrir le joyau dont ils sont les gardiens. En effet, le chœur, le transept et la salle du chapitre sont admirables tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Cette abbaye cistercienne fut fondée en 1206 par Dauphine, comtesse d’Auvergne. En 1612, l’abbesse Françoise de Nérestang fit un échange avec son frère Claude, abbé de La Bénisson-Dieu (Loire) et des moines vinrent alors remplacer les moniales.
Au fort de Mareugheol
Ensuite, guidé par Françoise Pottier, le groupe entreprit la visite du fort médiéval de Mareugheol. Quadrangulaires avec leurs tours à chaque coin, ces forts auvergnats ont permis aux populations de se protéger lors des guerres du XIVe siècle. Des loges, des maisons à l’intérieur des remparts permettaient aux familles de s’y abriter en cas d’attaque. L’église est elle-même au sein même du fort.
Enfin, le dernier arrêt fut pour le village et le magnifique château de Villeneuve-Lembron. Les armoiries du seigneur du lieu, Rigaud d’Aureille, sont dites « parlantes », car présentant deux chiens (« rigauds » en vieux français) qui portent l’écu, lui-même surmonté d’une tête d’âne aux oreilles bien visibles. C’est ce chevalier et ambassadeur de quatre rois de France qui fit construire ce château entre 1488 et 1515.
Après cette journée bien remplie, riche de beaucoup de souvenirs, le groupe se dispersa.