Sous la direction de Nicole Dupont-Pierrart, l’Institut de recherches historiques du Septentrion vient de publier les Lettres italiennes de Claire de Gonzague, comtesse de Bourbon-Montpensier (1464-1503).

Madame Dupont-Pierrart est docteur de l’Université de Lille 3 où elle a soutenu sa thèse le 12 décembre 2013 sur À la charnière de deux mondes. Claire de Gonzague, comtesse de Bourbon-Montpensier (1464-1503). Rôle diplomatique et culturel d’une princesse italienne à la cour de France. Elle a tiré de sa thèse une monographie intitulée : Claire de GonzagueComtesse de Bourbon-Montpensier 1464-1503. Une princesse italienne à la cour de France, préface de Gennaro Toscano, Septentrion, presses universitaires, 2017. Cet ouvrage reçut en 2017 une mention spéciale de La Fondation Stéphane Bern pour l’Histoire et le patrimoine – Institut de France.

Madame Dupont-Pierrart est également l’auteure, en 2019, d’un roman historique dont nous avons parlé sur ce site : La princesse d’Aigueperse, dame d’honneur d’Anne de Bretagne.

Au travers des missives de cette princesse italienne, on découvre les préoccupations publiques et privées des Gonzague et des Bourbon-Montpensier. L’accès au texte intégral des Lettres italiennes de Claire de Gonzague est gratuit sur :

 http://books.openedition.org/irhis/3647

Il est également possible de se procurer le livre numérique (pdf). Les lettres transcrites en italien sont assorties de leur résumé et de commentaires en français.

La correspondance italienne de Claire de Gonzague, conservée essentiellement dans les Archives de Mantoue, rassemble de très nombreux sujets éclectiques qui traduisent les préoccupations publiques et privées des Gonzague et des Bourbon-Montpensier. Si ceux-ci sont le plus souvent évoqués dans le style informel, naturel et spontané de lettres familiales, toutefois quelques missives sont rédigées dans une prose baroque qui s’orne d’images hyperboliques témoignant d’une vénération pour Dieu, le roi de France et surtout pour son frère François, héritier de la lignée princière.

Ces échanges épistolaires font état notamment de la relation particulièrement intense qui unit la comtesse et son frère, une tendresse qui se traduit par des petites phrases affectueuses empreintes d’une admiration qui ne se démentira jamais. Les liens affectifs de Claire avec ses jeunes soeurs sont presque aussi vifs et des relations très cordiales unissent les deux beaux-frères, Gilbert et François, qu’aucun événement politique, aussi grave soit-il, ne viendra rompre par la suite.

La correspondance révèle également le jeu diplomatique joué par la comtesse à partir de 1494, lorsque Gilbert, lieutenant-général de l’armée française, accompagne le roi Charles VIII dans sa descente en Italie, conflit au cours duquel son époux devra s’opposer à son frère, à la tête de la Ligue de Venise. Ce rôle politique va s’accentuer après son veuvage, lorsqu’il lui faudra défendre sa patrie face à la volonté de Louis XII de s’emparer des petits États qui constituent l’héritage de sa grand-mère Valentine Visconti.


La revue Sparsae a publié en 2016 et 2017 une série de 3 articles de N. Dupont-Pierrart : n°77, p.5-24 (Claire de Gonzague, 1ère partie : jeunesse à Mantoue et mariage) ; n°78, p.17-38 (Claire de Gonzague, 2ème partie : sa vie à Aigueperse) ; n°79, p.27-46 (Claire de Gonzague, 3ème partie : sa fin de vie).
Mercredi 13 mai 2020