La journée du dimanche 29 septembre avait été désignée depuis de nombreux mois pour être celle de la ballade culturelle d’automne 2019. Le programme des visites, la recherche des guides et des points de rendez-vous avaient été concoctés par Olivier Paradis, président de l’Association culturelle.
Au château de Rochefort, la photo de groupe. [cliquer sur les images pour les obtenir en plein écran]

Le circuit longeait la Sioule sur une relativement courte distance. Des sujets aussi variés que l’histoire d’un château, les décors de deux églises, la construction de viaducs, le passage de voies antiques ou la présence de mottes féodales, l’évolution de la meunerie et l’implantation d’une abbaye furent abordés par nos guides.
Dès 9h, Mme Hugon, conseillère municipale de Bègues (Allier), nous accueillit pour présenter quelques points saillants de l’histoire du village et les décors de l’église Saint-Aignan, l’une de ces belles églises du sud Bourbonnais, riches en peintures médiévales.

Devant l’église, par ce petit matin rafraîchi par le vent, Olivier Paradis expliqua combien ce petit village, sur sa butte encerclée au nord et à l’ouest par les ravins de la Sioule, avec, encore visibles de nos jours, ses anciens remparts d’époque gauloise, avait une place politique et militaire d’importance stratégique, à la frontière entre les Arvernes au sud et les Bituriges au nord. Cette même limite géopolitique de l’époque gauloise a plus tard marqué les limites des diocèses de Clermont et de Moulins.

Par une petite route sinueuse plongeant vers la vallée verdoyante de la Sioule, les participants atteignirent vite le bords de rivière et ses deux moulins : le moulin de Neuvial, aujourd’hui produisant de l’électricité et le moulin Blanc, toujours actif pour écraser le blé, mais n’utilisant plus, pour sa part, la force hydraulique.
Le bief du moulin de Neuvial.
Accueilli par M. Giron sur le site de Neuvial, les Aiguepersois (ou assimilés) suivirent les commentaires de plusieurs guides. 
William Creson brossa un tableau de l’évolution de la meunerie en France et de ses techniques depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours.
Charles Paradis et Jean-Pierre Tantot rappelèrent de dramatiques événements qui se déroulèrent près du moulin de Neuvial pendant la dernière guerre.
J.P. Tantot avait apporté un sac de jute où l’on reconnaissait les marques des deux derniers meuniers de Neuvial.
Enfin, Olivier Paradis, présenta quelques conclusions des recherches de l’ACAE sur les voies antiques qui se croisaient dans cette région depuis des temps immémoriaux.

A seulement quelques kilomètres, nous attendaient Hermine et Guillaume Albanel, propriétaires du magnifique château de Rochefort dont les murailles datant des XIIe et XIIIe siècles dominent la Sioule, près d’un ancien gué et d’un ancien moulin. M. Albanel présenta d’abord les origines et l’histoire du château, puis le groupe se scinda pour faire, tour à tour, la visite extérieure du château, celle, intérieure, des salons et pour suivre un exposé sur les viaducs de la Sioule dont celui, entrevu le matin même, de Rouzat.

En effet, comme il n’était pas possible ni prudent de faire stationner autant d’automobiles sous le viaduc de Rouzat, sur les bas-côtés de la départementale, c’est dans un salon du château de Rochefort, notre étape suivante, que fut présenté l’exposé de Bernard Boulin sur ces œuvres d’art faisant appel à des techniques nouvelles qui se développèrent dans notre région pendant la seconde moitié du XXe siècle, avec la construction de deux lignes de chemin de fer de Montluçon à Clermont via Gannat pour l’une, et Volvic pour l’autre avec le célèbre viaduc des Fades récemment mis en vedette par la loterie lancée par la Fondation du patrimoine de Stéphane Bern. L’Association des Amis des viaducs de la Sioule avait aimablement prêté une série de panneaux qui permirent d’illustrer le propos.

Encore un saut de puce et le convoi arriva dans les faubourgs d’Ebreuil où un très bon déjeuner attendait les 108 convives. Le menu, bien que gastronomique, était suffisamment léger pour que, ensuite, le groupe ne peine pas trop à marcher jusqu’à l’église Saint-Léger.

Accueilli par Michel Bonnefille, président de l’Association des amis de l’abbatiale, trois groupes se formèrent : l’un pour la présentation extérieure de l’église, un autre pour l’intérieur et ses décors et un troisième pour un petit tour de la ville ancienne.
Michel Bonnefille accueille les Aiguepersois et leur présente leurs guides MM. Moulin et Paturet.
Trois guides passionnés par leurs sujets avaient été désignés par notre hôte pour accompagner de leurs commentaires la visite : un bref tour des vieux quartiers, près des moulins, fut dirigé par Michel Benoît, adjoint au maire pour la culture ; les commentaires sur l’architecture et l’historique de l’implantation de l’abbaye furent donnés par Alain Paturet ; enfin, Michel Moulin, président de l’Association des églises peintes du Bourbonnais, se chargea de la présentation des richesses intérieures de l’église.

Au total, un beau programme, bien conçu, sans anicroche. Cela devient une habitude pour les sorties de l’ACAE. De 8h15 à 18h15, les visites purent se dérouler à un rythme raisonnable, avec vers 13h, un excellent déjeuner préparé par un traiteur d’Ebreuil. La grande salle, le menu, la mise en place des tables, la décoration, le nettoyage après repas, etc. tout avait été pensé et coordonné avec soin par plusieurs membres de l’ACAE dont Catherine et Danielle Crochet, Yvette Roche avec l’aide de Bernadette Janot, Bernard Béchonnet, Louis Crochet, Éric Thibaud et Marie-Joëlle et Gérard Glachet.
Texte : M. Debatisse. Photos : L. Crochet, M. Debatisse, C. Genest et N. Moulin. Carte et montages : Sparsae