À l’invitation de l’Association culturelle d’Aigueperse et ses environs (ACAE), Claude EPAILLY, président du comité régional Auvergne-Rhône-Alpes de la Fédération nationale des Joinvillais, auquel s’étaient joints plusieurs représentants d’associations régionales Auvergne-Rhône-Alpes, membres de cette Fédération, a présenté une conférence sur le thème “l’éducation physique et sportive, héritage de l’école de Joinville”.

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La Fédération nationale des Joinvillais regroupe les anciens des écoles militaires d’Antibes, Pau et Fontainebleau, de différentes écoles civiles (Antibes, Paris-INS, INSEP…), de l’École de haute montagne de Chamonix, de l’École nationale d’équitation de Saumur, de l’École nationale de voile, des Centres de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS), etc. Cette Fédération n’est pas seulement composée d’anciens militaires. Elle se veut représentante de tout le monde sportif.

Le Bataillon de Joinville

Bataillon mythique de l’armée française, le groupement sportif interarmées de Joinville, est communément appelé « Bataillon de Joinville ». La devise de la Fédération nationale des Joinvillais est : « La force au service du droit ». C’est au XIXe siècle qu’en bordure de Paris, sur le territoire de Joinville, fut créée une première école militaire de gymnastique.

C’est ensuite le fort de Vincennes qui accueille ces athlètes jusqu’au transfert, en 1956, du Bataillon de Joinville à Fontainebleau. L’institution regroupe alors plusieurs écoles militaires d’entrainement sportif, et prend le nom d’École interarmées des sports.

L’esprit et les objectifs généraux de ces formations que rappelle Claude EPAILLY sont résumés dans la charte du Bataillon de Joinville :

  • œuvrer en faveur de la promotion de toute activité physique ou sportive,

  • contribuer à donner à la France les meilleurs spécialistes dans le domaine sportif,

  • propager le rayonnement des valeurs morales,

  • rechercher et pratiquer toutes formes d’exercices physiques dans des soucis de santé, d’efficacité et d’excellence,

  • participer à l’épanouissement de chaque individu selon ses capacités dans un esprit de citoyenneté,

  • concevoir la performance dans la plus grande tradition de l’honneur,

  • développer un esprit de camaraderie, d’entraide et de loyauté,

  • servir d’exemple en toute circonstance, particulièrement vis-à-vis de la jeunesse.

La parole est ensuite passée à Gérard VERNADE,  professeur d’EPS issu l’ENSEP et Philippe FOLTIER, professeur des collèges, qui résument l’histoire de l’école de Joinville, la plaçant dans le cadre du développement de l’éducation physique et sportive à l’école, jusqu’aux années de l’âge d’or du sport en France, se situant entre 1950 et 1980, années où l’on observe un nombre record de licenciés dans les clubs.

Dans sa présentation sur « Le sport dans la société civile », Philippe GLOMOT, ancien rugbyman à montluçonnais, maire de la commune de Villebret (Allier), témoigne des nombreuses occasions d’interaction entre le monde du sport et celui de la politique. Toute commune aime voir son équipe gagner. Le sport de masse est un levier. Bien que ne relevant pas spécifiquement des objectifs des communes, le sport est volontiers porté par leurs élus via des financements d’équipements sportifs (terrains, salles de sport, piscines, mais aussi, tout simplement, maillots, chaussures, etc.).

Lucien BAILLY, ancien directeur technique de l’équipe nationale de cyclisme, traite ensuite du sport de haut niveau. Ces sportifs débutent très jeunes leurs entraînements réguliers et peuvent poursuivre leurs études générales grâce au “parcours de l’excellence sportive” qui permet de concilier études et sport. De très nombreux grands sportifs ont suivi ce cursus : Michel Jazy, Michel Platini, Bernard Thévenet, Laurent Fignon, Yannick Noah, Fabian Barthez, etc.

Claude EPAILLY, reprend la parole sur le thème de l’EPS militaire. Lors du service militaire obligatoire, les appelés sportifs de haut niveau devaient soumettre leur dossier à une commission en vue d’être acceptés au bataillon de Joinville. En plus des activités militaires, des temps d’entrainement spécifiques à leurs spécialités leur étaient dévolus. Aujourd’hui, dans l’armée de métier, la formation militaire des moniteurs est importante et, dans les opérations, le sport devient aussi un moyen de décompresser et de reprendre des forces. 

Originaire de Gannat où il a pratiqué la gymnastique de haut niveau, Jean-Michel REDON, ancien du GIGN et des forces spéciales, témoigne ensuite combien le sport est indispensable pour aider à se surpasser au moment les plus difficiles. Les membres du GIGN sont soumis à des entraînements intensifs visant à être prêt au bon moment et, en cas d’échec, à trouver une parade. Ces militaires sont soumis à une rude sélection aussi bien physique que mentale, car ils ne peuvent pas échouer. Ils ont la volonté farouche des athlètes de haut niveau.

Olivier PARADIS, président de l’ACAE, remercia les orateurs ainsi que, également présents dans l’auditoire, le général Frédéric BARBRY, délégué militaire départemental, commandant de la 4ème brigade d’aérocombat,  Isabelle BOUEIX, directrice départementale du Puy-de-Dôme de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre qui a, très aimablement, prêté les panneaux de l’exposition « Sport et défense », et Georges CAUTIER, président départemental de l’Ordre national du Mérite.

Texte : ACAE
Photos : M. Debatisse, C. Genest, N. Moulin
28 octobre 2022