Cliquer sur les images pour les agrandir.

La sortie de printemps 2019 de l’Association culturelle s’est orientée vers le sud de la Bourgogne.

La première visite, samedi 18 mai, étant prévue à 10h du matin, la cinquantaine de participants embarqua dans l’autocar, place du champ de foire, alors qu’il faisait déjà jour, car l’étape à franchir était plus que modeste : moins de 160km, via Vichy, Lapalisse, Digoin (petit-déjeuner), Paray-le-Monial jusqu’au petit village de Cormatin.

L’idée initiale de ce voyage avait été proposée par M. Claude Thobaty, adhérent de l’Association culturelle, hélas décédé avant que ce projet ne se réalise.

Le programme de ces deux journées fut méticuleusement préparé depuis une bonne année par notre ami Gérard Houzé. Tout était parfaitement organisé et minuté, laissant suffisamment de temps pour tranquillement se rendre à chaque visite.

Notre organisateur était, en quelques sortes, le local de l’étape. Arrivé avec Eric Mossang, tous deux attendaient fidèlement le groupe des Aiguepersois devant les grilles du château de Cormatin. Il restait même un peu de temps pour se dégourdir les jambes en attendant l’heure de la visite.

VISITE DU CHÂTEAU DE CORMATIN (Saône-et-Loire)

La visite guidée de l’intérieur du château commença après une présentation de l’histoire de la famille du Blé et, notamment, de celle d’Antoine du Blé et de son fils Jacques, dont la réussite militaire et politique comme gouverneur de la ville de Châlon-sur-Saône, leur permit de faire fortune et les conduisit à préférer, pour la reconstruction de leur château, une allure de forteresse, avec fossés, pont-levis, etc. selon un plan simple en forme de quadrilatère.

La construction, à la place d’une ancienne forteresse médiévale, s’étala entre 1605 et 1629. Depuis lors, en 1815, l’aile sud fut supprimée, ouvrant ainsi le château. L’aile nord, avec son grand escalier au centre, séparait les deux appartements : celui de monsieur et celui de madame. A l’étage, les pièces des enfants, puis, au-dessus, celles de la domesticité.

Le château a conservé ses riches décors intérieurs de l’époque Louis XIII ainsi qu’un mobilier remarquable complété jusqu’au XIXe siècle par ses différents occupants. Les peintures des plafonds, des lambris d’appui avec, notamment, des corbeilles de fleurs et des paysages ne manquent pas de rappeler un ensemble très comparable, peint vers la même époque, au château d’Effiat.

La visite de l’intérieur du château fut guidée par le propriétaire  dont les commentaires clairs et précis furent très appréciés. Il ne restait plus qu’à parcourir les allées du parc et à jeter un œil admiratif sur le jardin potager.

L’ÉGLISE ROMANE DE CHAPAIZE

Il était midi lorsque le groupe traversa la rue longeant le parc pour prendre place autour des tables réservées pour le déjeuner.

L’après-midi débuta, à 5 km de là, par la visite de l’église romane de Chapaize, au centre de son coquet petit village.

L’église romane de Chapaize, remarquable par l’harmonie et la hardiesse de son clocher, véritable campanile lombard, a été construite du XIe au début du XIIIe s. probablement par des maçons venus d’Italie. L’intérieur, d’un grand dépouillement, frappe par l’énormité des piliers (4.80 m de circonférence) et leur dévers accentué, surtout du côté Nord.

Gisant de Jocerand de Brancion.

LE SITE DE BRANCION

Encore une dizaine de kilomètres pour arriver au village de Brancion, juché à l’extrémité d’un promontoire dominant la plaine. Ce samedi, le groupe bénéficia, de manière inattendue, d’un supplément au programme, car c’était la fête au village avec un mélange improbable d’un orchestre de jazz et de costumes de soldats et de gueux du Moyen Âge, ainsi qu’une présentation de rapaces dont un magnifique grand-duc.

Après avoir franchi la porte fortifiée du XIVe s. donnant accès au village, on est agréablement surpris de découvrir les restes imposants du château-fort, les ruelles bordées de maisons à l’aspect médiéval, les halles du XVe s. et l’église romane Saint-Pierre du XIIe s., contenant des fresques du XIVe s. (la Résurrection des Morts) ainsi que le gisant de Jocerand de Brancion, tué aux côtés de St Louis pendant la 7ème croisade.

L’ARRÊT DÉGUSTATION

Avant d’atteindre l’étape du soir, il restait à s’arrêter chez un jeune viticulteur qui présenta ses productions de Chardonnay et de Crémant au milieu de ses vignes.

LES MOINES DE SAINT-PHILIBERT S’INSTALLENT A TOURNUS

Après quelques hésitations quant au lieu exact où devait se donner la conférence, le groupe des Aiguepersois se retrouva à l’ancienne salle capitulaire de l’abbaye Saint-Philibert.

Dans son court discours d’accueil, Bertrand Veau, maire de Tournus, rappela que c’est à l’initiative de son beau-père, M. Claude Thobaty, ancien adjoint au maire d’Aigueperse, que ce programme de voyage jusqu’à sa région avait été proposé. Il invita les présents à avoir une pensée pour son beau-père, ancien membre de l’Association culturelle, hélas décédé avant que son idée n’ait eu le temps de se réaliser.

André Talmard, président de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus, avait invité le groupe à sa conférence sur « la pérégrination des moines de Saint-Philibert ». Il s’agissait de suivre la série de transferts des moines et des reliques de saint Philibert, depuis l’île de Noirmoutier, trop menacée à leurs yeux par les Vikings, jusqu’à leur destination finale de Tournus, il y a 1000 ans, en passant par différentes étapes dont Saint-Pourçain-sur-Sioule.

L’orateur, M. André TALMARD.

En effet, c’est en 836 que les moines installés à Noirmoutier depuis 674, décident de se transporter à leur monastère de Déas (aujourd’hui St-Philbert-de-Grandlieu en Loire-Atlantique). Ils ont avec eux le sarcophage contenant le corps de leur fondateur. Devant le risque croissant que font peser les Vikings, ils reprennent leur route pour Cunault, Messais, Saint-Pourçain-sur-Sioule avant de s’établir à Tournus : au total 40 ans d’errance.

En présence de M. Bertrand VEAU, maire de Tournus, Olivier PARADIS remercie M. TALMARD au nom de l’Association culturelle.

Vers 875, leur abbé, un aristocrate carolingien, l’abbé Geilon, obtient de s’installer à Tournus et y fonde, sous la protection royale, la puissante abbaye. Le bourg est déjà un lieu de pèlerinage régional auprès des reliques du martyr saint Valérien, évangélisateur du IIe siècle.

Avec un deuxième saint, saint Philibert, le centre de pèlerinage prend de l’ampleur. Les donations et autres revenus permettent la construction aux XIe et XIIe siècles d’une église grandiose, d’une architecture romane unique que l’on peut aujourd’hui admirer.

Au total, une première journée bien remplie qui s’acheva par un dîner à l’hôtel situé au centre ville.

L’HÔTEL-DIEU DE TOURNUS

Construit au XVIIe s. et agrandi jusqu’à la fin du XVIIIe s., l’hôtel-Dieu de Tournus est composé de trois salles des malades.

Les salles anciennes ont été restaurées avec leur mobilier d’origine et restituent ainsi l’apparence et l’atmosphère de ces années où elles fonctionnaient encore. On y retrouve les traditionnels lits clos en chêne, alignés de chaque côté des trois salles, un poêle central et des ustensiles d’infirmerie et vaisselles d’époque. Les étains domestiques sont dressés sur un immense vaisselier.

Avec ses pots en verre et en faïence de Nevers placés sur les rayons de magnifiques boiseries, l’apothicairerie présente un ensemble très impressionnant. Aujourd’hui musée, l’hôtel-Dieu de Tournus n’a rien à envier aux hospices de Beaune. Décidément, les Bourguignons savaient prendre soin de leurs indigents et de leurs malades.

Le groupe des Aiguepersois devant l’hôtel-Dieu de Tournus.

L’EGLISE ABBATIALE SAINT-PHILIBERT

Après un excellent déjeuner pris dans le très beau cadre d’une terrasse couverte, le début de l’après-midi fut consacré à la visite guidée de l’église abbatiale Saint-Philibert.

Cet édifice présente une apparence de fortification, avec ses meurtrières et ses mâchicoulis. En atténuent un peu la sévérité, les bandes lombardes et la pierre rosée du clocher ajouté au XIIe siècle.

Il fallait reprendre la route du retour au cours de laquelle on put à nouveau entrevoir les villages visités la veille.

BREF ARRÊT A CLUNY

Passant par Cluny, un court arrêt permit d’entrevoir le site de l’abbaye bénédictine.

Au moment de remonter dans le car, une averse de pluie, annoncée depuis deux jours par la météo nationale, permit de ne pas trop regretter d’avoir à repartir.

Olivier Paradis, président de l’Association culturelle, remercia l’organisateur, G. Houzé, ainsi que José, notre chauffeur, pour ce beau programme qui se déroula sans anicroche et dont on gardera un excellent souvenir.

Sources : https://www.tournus.fr ; http://www.cluny-tourisme.com/
Texte : Sparsae ; photos : M. Debatisse, C. Genest, N. Moulin